Sur la faute du conducteur victime
Un véhicule X circule sur la voie médiane d' un autoroute comportant 3 voies dans le même sens. Il suit un ensemble routier Y qui circule sur la voie la plus à droite. Celui-ci met son clignotant et se déporte sur la voie médiane pour laisser s'insérer un poids lourd Z sortant d'une aire de stationnement. Le conducteur du véhicule X perd le controle de son véhicule et au lieu de freiner ou de se déplacer sur la voie de gauche libre de toute circulation, donne un brusque coup de volant , percute le terre plein central puis l'arrière du poids lourd Z.
Pour exclure à hauteur d'un tiers des dommages subis le droit à indemnisation de la victime X, la Cour d'appel retient que la victime a commis une faute en ne maîtrisant pas la conduite de son véhicule, mais que cette faute n'est pas de nature à exclure toute indemnisation dès lors qu'elle n'est pas la seule à l'origine de l'accident, lequel a été principalement causé par l'écart réalisé par l'ensemble routier Y.
La Cour de Cassation casse l'arrêt. Alors que la faute commise par le conducteur d'un véhicule a pour effet de limiter ou d'exclure l'indemnisation des dommages qu'il a subis : L'effet de cette faute doit être apprécié indépendamment de son rôle causal dans la survenance de l'accident. Qu'en statuant ainsi qu'il est rappelé ci dessus, la Cour d'Appel, à qui il appartenait seulement d'apprécier l'effet de la faute du conducteur victime sur son droit à indemnisation, indépendamment de son rôle causal dans l'accident, a violé les dispositions de l'article 4 de la loi du 5 juillet 1985 ( loi BADINTER). Cass Civ 2éme Ch 7 juillet 2011 N° 10-20027