Crim, 3 novembre 2010, pourvoi n°J09-87375
Les faits :
Une femme enceinte est admise dans une clinique équipée uniquement pour les grossesses à bas risques. A la suite de complications, le gynécologue pratique une césarienne en urgence, une heure après son admission. Son état s’aggravant dans la nuit, l’anesthésiste décide de transférer la patiente dans un service de réanimation. Elle meurt trois jours après. Considérant que les médecins avaient commis des fautes caractérisées au cours du suivi opératoire et qu’ils auraient dû décider plus tôt du transfert, le tribunal correctionnel les déclare coupable d’homicide involontaire.
Décision :
La cour d’appel de Versailles (le 15 septembre 2009) infirme le jugement et relaxe les prévenus. Pour les juges, « le retard de diagnostic ne peut être considéré comme la cause directe et certaine du décès et il n’existe aucune certitude quant à l’existence d’une chance de survie. »
La cour de cassation sanctionne cette décision : « Compte tenu le pronostic toujours incertain du hellp syndrome, les retards à la prise en charge ont probablement fait perdre à la patiente une chance de survie, la cour d’appel n’a pas justifié sa décision, dès lors que la disparition de la probabilité d’un évènement favorable constitue une perte de chance »